Lorsque l’annexion a facilité les déplacements entre le Japon et la Corée, il est compréhensible que
Lorsque l’annexion a facilité les déplacements entre le Japon et la Corée, il est compréhensible que de nombreuses personnes issues des classes les plus défavorisées (les esclaves) de la péninsule coréenne aient commencé à arriver au Japon pour échapper à l’oppression.
1er avril 2017
Ceci est la suite du chapitre précédent.
Pour revenir au sujet de l’annexion du Japon et de la Corée, lorsque les voyages entre les deux pays sont devenus plus faciles, il est tout à fait compréhensible que de nombreuses personnes issues des classes sociales les plus défavorisées (essentiellement des esclaves) de la péninsule coréenne aient afflué au Japon pour fuir l’oppression.
Le Japon était considéré comme un pays où il faisait bon vivre, avec très peu de stratification sociale ou de discrimination ethnique.
Ironiquement, on dit que la discrimination persiste plus fortement entre les Coréens eux-mêmes, en raison du système de classes rigide qui existait dans la péninsule coréenne.
À tout le moins, comparée à la vie d’esclave dans la classe la plus basse, la vie au Japon devait sembler bien préférable.
Aujourd’hui, de nombreux Coréens vivant au Japon sont les descendants de ces esclaves.
Même s’ils devaient retourner en Corée aujourd’hui, ils n’auraient ni terre (car ils n’ont jamais été autorisés à en posséder) ni base sociale à laquelle se rattacher.
En bref, il est raisonnable de supposer que les Coréens qui avaient une base solide dans leur pays d’origine y sont retournés après la guerre.
Par ailleurs, j’aimerais aborder à terme la « tragédie du 3 avril à Jeju » de 1948, un événement au cours duquel des insulaires ont été massacrés lors d’un soulèvement communiste, trois ans seulement après la défaite du Japon dans la Seconde Guerre mondiale.
De nombreux habitants de Jeju ont fui vers le Japon pendant cette période.
J’ai personnellement entendu des récits de ces épreuves directement de la bouche d’anciens insulaires.
Il semble que leur situation était très différente de celle des personnes venues au Japon pendant la période d’annexion.
Il y a une raison pour laquelle ni la Corée du Sud ni la Corée du Nord n’ont exigé le retour de la population coréenne au Japon : cette histoire en est la cause.
En outre, il convient de noter que, conformément à la directive d’après-guerre du GHQ (Quartier général des forces alliées), qui stipulait que « toutes les personnes originaires de la péninsule coréenne doivent être rapatriées », environ 1,4 million de Coréens vivant au Japon ont été renvoyés dans la péninsule coréenne en mars 1946.
Néanmoins, beaucoup ont choisi de ne pas y retourner.
Les principales raisons étaient les suivantes :
- « Je ne veux pas retourner à mon ancien statut de baekjeong (intouchable) ou de classe inférieure. »
- « Je veux éviter la conscription. »
- « Je ne veux pas retourner à une vie de pauvreté. »
- « Le Japon est un pays riche, où il est facile de vivre et où il y a très peu de discrimination. »
Si vous connaissez des personnes âgées coréennes dans votre quartier, vous pouvez essayer de leur poser directement la question.
Enfin, en ce qui concerne la question de la naturalisation :
Les personnes issues de la classe des baekjeong n’avaient souvent pas de registre familial en bonne et due forme (appelé jokbo en Corée, équivalent du koseki japonais), ce qui rendait difficile la constitution des documents requis. Dans certains cas, les personnes concernées étaient entrées illégalement au Japon.
Il convient de noter que depuis 2003, les « résidents permanents spéciaux » ne sont plus tenus de présenter une « déclaration de motivation pour la naturalisation » écrite, qui était auparavant obligatoire.
Par conséquent, les explications concernant l’histoire familiale, la manière et la date d’arrivée au Japon, ou les raisons pour lesquelles ils ne sont pas retournés en Corée après la guerre, sont désormais largement omises dans le processus de demande.
Référence : http://www.asahi-net.or.jp/~fv2t-tjmt/dainijuunanadai